Le savoir-faire d’un salarié ne suffit désormais plus à déterminer son efficacité. Il doit être combiné au savoir-être [1]. Ces compétences douces (les fameuses “soft skills”) désignent les qualités personnelles de l’individu au travail [2]. Ces différentes compétences ne s’apprennent cependant pas sur les bancs de l’école ou à l’université ! La plupart d’entre elles peuvent cependant être travaillées grâce à des techniques de développement personnel. Si ce terme laisse parfois dubitatif et est associé à des pratiques peu connues, le développement personnel peut en fait être d’une grande utilité. Quelles sont les différentes techniques ? Quels en sont les apports et les dérives ? Démystifions ensemble cette pratique !

Les techniques de développement personnel

L’intérêt grandissant pour le bien-être au travail se traduit notamment par une vraie volonté des dirigeants de promouvoir la santé des salariés. Cette tendance a notamment débouché sur une popularisation du développement personnel et donc une multiplication des pratiques qui y sont associées. Citons par exemple :

  • La formation à la prise de temps pour soi, qui permet de se recentrer sur ses aspirations et ses besoins pour cultiver son bien-être et retrouver le sens de son travail,
  • Le coaching dans la relation aux autres, qui permet d’améliorer sa manière de communiquer, de transmettre, de prendre la parole, etc.,
  • Les séminaires de pleine conscience, qui permettent de gérer son stress et ses émotions négatives de manière efficace.

Attention toutefois, toutes les pratiques ne se valent pas. Les dispositifs permettant réellement le développement personnel ne mettent pas l’individu dans une situation passive d’apprentissage des savoirs [3]. Au contraire, ils invitent l’individu à adopter une démarche réflexive en ayant conscience d’être acteur de son développement. Cela permet en effet à l’individu de mieux intégrer les principes de la formation ou du coaching en l’appliquant aux situations qu’il est réellement amené à rencontrer en contexte professionnel !

Quels sont les apports du développement personnel dans le cadre professionnel ?

Favoriser l’épanouissement de l’individu

Le développement personnel permet de travailler de nombreuses compétences comme : la sensibilité interpersonnelle, la stabilité émotive, la rigueur, l’affirmation de soi, le sens de l’initiative, la capacité à accepter la remise en question et l’apprentissage de ses erreurs ou encore l’entretien de bonnes relations sociales au travail [2]. Les bénéfices de ces pratiques sont multiples. Elles permettent en effet d’accroître ses capacités individuelles (ce qui amène à se sentir plus à l’aise dans son travail), mais aussi de favoriser le sentiment de bien-être et d’épanouissement de soi [4].

La dimension collective du développement personnel

Mais le développement personnel a également une portée plus collective. Celui-ci permet en effet à chaque salarié de remettre les relations humaines au cœur du travail et, par conséquent, d’être plus à l’aise pour travailler en équipe. Se sentir intégré à une équipe de travail permet en effet d’enrichir les échanges, d’amener de nouvelles réflexions sur soi mais aussi sur sa manière de travailler et donc d’accroître ses aptitudes.

 Attention aux dérives !

Ne pas forcer la bonne entente

Malgré tous ces bénéfices, le développement personnel peut parfois aller trop loin. C’est le cas notamment quand apparaît la volonté de créer une unité de groupe en forçant la bonne entente entre membres d’une équipe (par exemple, en organisant des sorties “obligatoires” en dehors des heures de travail). Non seulement il n’est pas nécessaire d’aller si loin pour développer un climat sain et une bonne cohésion d’équipe ; mais au contraire, cela pourrait nuire au développement d’une bonne ambiance de travail.

Mettre en avant l’appartenance à un collectif

De même, il est important que le développement personnel mette toujours en avant l’appartenance du salarié à un collectif de travail. Si cette dimension n’est pas prise en considération, le développement personnel n’a d’effets bénéfiques que sur l’individu et non sur le collectif, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur l’organisation de travail. Attention, cela n’exclut en rien le droit pour chaque salarié de s’exprimer et de réfléchir sur soi ! En effet, prendre conscience de ce qu’on est et de ce qu’on fait a un impact sur notre entourage, de la même manière que celui-ci a un impact sur nous. Dans ce sens, il faut être capable d’être dans l’affirmation de soi, tout en tenant compte de l’autre, en s’exprimant dans le respect de chacun.

En bref

En résumé, tirons un trait sur nos préjugés quant au développement personnel ! Oui, apprendre à se connaître n’est pas facile et n’est pas forcément perçu de façon positive. Mais le développement personnel, loin d’être un processus de changement de caractère ou de personnalité, agit davantage comme une aide, un accompagnement à la gestion de difficultés. Les aspects positifs du développement personnel sur le bien-être du salarié, sur l’atteinte des objectifs et sur l’image de l’entreprise, sont très importants et peuvent être d’une grande aide. Cette ressource doit donc être proposée au salariée mais attention, jamais imposée !

Le bien-être de vos salariés est une priorité ? Découvrez Moodwork !

Autrice : Héloïse Bauwn, étudiante Master PSTO, Université Catholique de Lille

Bibliographie

  1. Theurelle-Stein, D. Barth, I. (2017). Les soft skills au cœur du portefeuille de compétences des managers de demainManagement & Avenir, 95, 129-151.
  2. Boudrias, J. Morin, D. (2011). Démystifier les inventaires de personnalité. Gestion, 36, 61-73.
  3. Imhoff, C. Silva, F. (2016). Le développement personnel dans les organisations : entre modernité et post-modernité. Communication & management, 13, 63-77.
  4. Requilé, É. (2008). Entre souci de soi et réenchantement subjectif. Sens et portée du développement personnel. Mouvements, 54, 65-77.