Jeremy Lamri, ancien étudiant de HEC, a créé le Lab RH avec Boris Sirbey en 2015. Après trois années de présidence, il a récemment passé la main à Yves Grandmontagne, ancien DRH france de Microsoft. Le fondateur de cet écosystème collaboratif en innovation RH a décidé d’abandonner la partie opérationnelle du projet afin de se concentrer ponctuellement sur les orientations stratégiques dans le cadre du conseil d’administration. Il nous confie : “J’ai fait de belles choses, mais après trois ans, je pense que le LAB RH avait besoin d’une nouvelle manière de se développer. Il était important d’insuffler une nouvelle énergie, une vision nouvelle et surtout être capable de la mettre en oeuvre et de s’industrialiser. Une personne d’expérience est aujourd’hui en place pour mener à bien cette nouvelle dynamique.” Une page se tourne, donc, tout comme son autre création, Monkey Tie, qu’il a récemment vendu. Aujourd’hui, il nous explique pourquoi, selon lui, il est crucial de repenser le système éducatif.

« Je refuse de voir le monde comme il est. Je veux le voir comme il devrait être. »

Ce jeune entrepreneur, curieux et passionné mais un poil têtu dit-il, déteste la fatalité. Il revient avec nous sur ses motivations : “Je refuse de voir le monde comme il est. Je veux le voir comme il devrait être. C’est ça pour moi être un entrepreneur. C’est avoir de l’impact. Toutes mes initiatives sont tournées dans ce sens-là. Je me demande tous les jours, comment puis-je contribuer à la création d’une société plus inclusive, plus éthique, plus optimiste, plus juste ?

À ce titre, il mène de nouveaux projets toujours plus ambitieux : “Je continue mes projets de recherches et m’apprête à valider mon doctorat en sciences cognitives. J’accompagne aussi une structure en Europe, Job Teaser, dans sa stratégie d’innovation. Et enfin, je travaille en parallèle sur mes livres et sur un nouveau projet entrepreneurial qui verra le jour dans deux ans et demi. Je veux aller 2-3 crans au-dessus de ce que j’ai pu entreprendre jusqu’à présent.

« À l’école, nous apprenons beaucoup de choses, on remplit la tête des élèves,

comme nous pourrions remplir une clé USB. »

Par ailleurs, Jeremy Lamri est l’auteur du livre à succès Les compétences du XXIème siècle, co-écrit avec Michel Barabel et Olivier Meier, qui porte sur son sujet de doctorat en sciences cognitives. Il évoque la manière dont les entreprises forment et recrutent les collaborateurs. Mais, selon lui, ces dernières se trompent de combat. Il nous explique que le problème de fond est antérieur au monde du travail et qu’il faudrait repenser le système éducatif qui serait devenu inadapté. “À l’école, nous apprenons beaucoup de choses, on remplit la tête des élèves, comme nous pourrions remplir une clé USB” explique t-il. Selon lui, l’essentiel aujourd’hui, ce n’est pas de connaître l’information par coeur, car nous pouvons la trouver aisément sur l’ensemble de nos outils numériques, mais de savoir comment la chercher et la réfléchir, notamment à l’heure de l’infobésité et de la fake news . Le système éducatif ne prend pas en compte le fonctionnement du monde du travail, en cela, il y a un fossé entre la phase d’apprentissage et la réalité du terrain. L’éducation, la formation et le recrutement sont bel et bien les grands sujets du moment, mais il s’agit désormais de parler de la manière dont les compétences peuvent être développées au mieux. Comment les collaborateurs peuvent-ils créer de la valeur, être performants ? Que développer dans le système éducatif pour atteindre cet objectif ? Que développer chez les salariés eux-mêmes ? Comment recruter en favorisant au maximum l’égalité des chances et en prenant en compte les compétences de chacun ?

L’ouvrage tente de répondre à ces questions cruciales, et le chercheur s’apprête à donner une suite à cette première publication. Il mettra en lumière des cas concrets d’écoles qui ont réussi à développer ces nouvelles compétences (créativité, communication, esprit critique et coopération) tant recherchées dans le monde professionnel. Enfin, le  sujet de son troisième livre sera complètement différent mais tout aussi intéressant. L’entrepreneur se lance sur la thématique du biomimétisme organisationnel. Un livre qui nous amènera à observer nos écosystèmes dans le but de s’en inspirer et de savoir comment faire fonctionner nos sociétés durablement. L’aventure de Jeremy Lamri reste, donc, à suivre de très près ! 

Le bien-être de vos salariés est une priorité ? Découvrez Moodwork !