Christophe Laval est président du cabinet VPHR. Après avoir passé plus de 25 ans dans le monde de l’entreprise et notamment en tant que DRH, il décide de s’intéresser au sujet de la reconnaissance au travail et d’en faire sa spécialité.

Co-auteur de “Le pouvoir de la reconnaissance au travail” avec Jean-Pierre Brun qui a récemment reçu le prix du livre RH de l’année 2019 au Québec, il dit avoir un regard biculturel sur le sujet. Entre France et Canada, les visions sont totalement différentes mais n’en sont pas moins intéressantes.

Mais alors, quel rôle joue la reconnaissance au travail dans la QVT ? 

La reconnaissance au travail, une définition à plusieurs branches

Les 4 types de reconnaissance au travail

Pour définir la reconnaissance au travail, Christophe Laval se base sur les travaux de Jean-Pierre Brun qui distingue 4 formes de reconnaissance :

  • La reconnaissance existentielle : c’est une reconnaissance de la personne, de l’individu, de ce qu’il est et de ses idées
  • La reconnaissance de la pratique de travail : au niveau des compétences (techniques et comportementales) et des attitudes. C’est aussi la reconnaissance de la qualité du travail effectué
  • La reconnaissance de l’investissement dans le travail : concernent les efforts et l’énergie mis en oeuvre et ce quelque soit le résultat final
  • La reconnaissance des résultats : la contribution par rapport à des objectifs définis.

Reconnaissance au travail « descendante » et « circulante »

Lorsque l’on parle de reconnaissance il est tout aussi important de prendre en compte de qui vient cette dernière que de l’acte lui même. Christophe explique que nous avons en effet tendance à penser qu’elle ne provient que du manager vers les équipes, une reconnaissance dite “descendante”.

Cependant, il faut également prendre en compte la reconnaissance « circulante » entre pairs et collègues mais aussi la reconnaissance externe qui provient du client ou du patient envers l’hôpital par exemple.

A noter que la reconnaissance n’est pas nécessairement individuelle, elle peut également être collective. Une autre forme de reconnaissance est également importante à mettre en avant bien que l’on ne pense pas toujours qu’elle en soit une : le recadrage. Lorsque l’on fait une remarque à quelqu’un, c’est dans son intérêt afin qu’il puisse se développer et faire mieux à l’avenir. C’est en effet une forme de reconnaissance qu’il est tout aussi important d’exprimer de façon constructive. “La pire des choses pour l’être humain c’est l’indifférence” c’est pourquoi la reconnaissance est primordiale.

Un critère indispensable pour la QVT

En décidant de se consacrer exclusivement à la reconnaissance au travail, Christophe Laval a alors décidé de créer un cabinet de conseil sur le sujet début 2009. Depuis 10 ans, le cabinet VPHR (Visions Performance Humain Reconnaissance) accompagne les entreprises dans la mise en place de leurs politiques de reconnaissance au travail. L’objectif de ce cabinet est de faire bouger les lignes dans les entreprises qui souhaitent le faire. Il propose pour cela plusieurs solutions :

  • Des éléments de sensibilisation à travers des conférences qui sont destinées aussi bien aux dirigeants qu’aux salariés.
  • Des audits de pratique de reconnaissance : l’idée est d’aller identifier les 4 formes de reconnaissance présentes ou non dans l’entreprise, les freins existants et de mettre en place des plans d’action adaptés.
  • Des actions de formation spécifiques pour les manager, qui vont être customisées pour être en adéquation avec les valeurs et les objectifs opérationnels de l’entreprise concernée.

En terme de qualité de vie au travail à proprement parlée, la reconnaissance au travail est indispensable car elle permet une efficacité durable. De plus, les experts considèrent que le manque de reconnaissance fait partie du Top 4 des facteurs de risques pour la santé psychologique, parmi lequel on trouve également :

  • le manque d’autonomie,
  • la charge de travail,
  • la manque de soutien des collègues et/ou des supérieurs.

La reconnaissance au travail doit être authentique et volontaire sinon il ne faut pas l’aborder car ce serait de la manipulation conclut Christophe. La reconnaissance au travail est vitale et bien qu’il y ait encore beaucoup de chemin à faire, ses propos laissent à penser que les choses sont en train de changer positivement et que le sujet est davantage pris en compte au sein des organisations.

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